Sous des cieux étrangers, Lucius Shepard
Auteur : Lauryn Libellés : Science-Fiction
Résumé :
Qu'il décrive
l'existence d'un simple d'esprit dans le huis clos d'une station
spatiale, qu'il donne la parole à un fantôme qui hante les champs
de bataille du Vietnam, qu'il anime un joueur de poker aux références
douteuses, qu'il jette dans les limbes un Orphée des temps modernes
à la recherche de son amour perdu, ou encore qu'il ruine la vie
d'une musicien victime de phénomènes étranges, Lucius Shepard nous
parle de l'Homme, de son âme et de ses errances, de son génie et de
ses défaites, en cinq novellas où le sublime côtoie la plus grande
noirceur.
Chronique :
Ce recueil présente cinq longs récits parus dans des magazines de 1992 à 2007.
Ce recueil présente cinq longs récits parus dans des magazines de 1992 à 2007.
Il est indiqué sur le
site de l'éditeur comme étant classé en science fiction et, à la
vue du titre, j'ai aussitôt imaginé des étoiles et des terres
inconnues... je suppose que ma déception n'en a été que plus
grande. Pour moi, un recueil de nouvelles doit être construit avec
une certaine logique, un lien entre les histoires, un fil conducteur,
même ténu. Ici, ce n'est absolument pas le cas et le côté très
éclectique m'a perturbée, voire agacée, car je m'attendais à
autre chose. Sur les cinq récits, trois peuvent être classés
science fiction, les autres fantastiques. Il ne faut donc pas hésiter
à faire des pauses entre chaque, si comme moi vous n'appréciez pas
le manque de cohérence d'un recueil.
Les nouvelles :
Bernacle Bill le
spatial : la seule vraie nouvelle de science fiction. Sur la
station spatiale Solitaire, un agent de sécurité, John, veille sur
le quotidien des habitants, qui espèrent tous voir un jour un
vaisseau d'exploration revenir avec la nouvelle d'une découverte
susceptible de sauver l'humanité. Il se lie d'amitié avec Bill, un
pauvre bougre équipé d'un implant qui lui dicte sa conduite.
J'ai bien aimé cette
histoire, même si elle souffre de quelques longueurs, et le langage
adopté par l'auteur colle parfaitement à l'ambiance qui règne à
bord de la station.
Dead money : Josey
Pellerin, joueur de poker surdoué, se retrouve embarqué dans les
histoires d'un criminel très dangereux. Pourtant, ce dernier ne sait
pas exactement qui est Josey... ou plutôt, ce qu'il est.
J'ai eu du mal à classer
cette nouvelle en science fiction. Elle se passe à notre époque et
le seul élément qui soit exceptionnel – pourtant très peu
développé malgré son importance – c'est la possibilité de
produire des « zombies high tech ». Du coup, l'intérêt
de l'histoire est gâché par ce manque de développement qui se noie
dans des longueurs agaçantes. Contrairement à la nouvelle
précédente, le langage n'est pas vraiment adapté au milieu du
poker, ce que j'ai trouvé dommage.
Radieuse étoile verte :
Philip vit et travaille pour le cirque « la radieuse étoile
verte ». Placé là par sa mère afin de le mettre à l'abri
d'un père dangereux, il doit faire un choix entre partir à la
conquête de son héritage ou mener une existence retirée, à
l'abri.
Comme pour la nouvelle
précédente, ici la science fiction se terre dans un coin. Elle
n'apparaît que de manière fugace, dans l'existence de certaines
technologies et, si celles-ci ont un rôle dans l'histoire, j'ai
trouvé qu'elles n'étaient pas suffisamment développées pour
constituer un élément clef. Le lecteur n'en sait pas assez sur
elles dans un récit pourtant long... beaucoup trop long et
fastidieux, pour ma part. Je n'ai pas du tout accroché à
l'histoire.
Limbo : Roy
Shellane, ancien braqueur, fuit afin de préserver sa vie. D'anciens
complices le poursuivent, désireux de le tuer, et il finit par se
cacher dans un chalet, au bord d'un lac, où il va faire une bien
étrange rencontre...
Avec cette nouvelle, le
lecteur attaque le volet fantastique du recueil. La transition est
étrange et, surtout, difficile. Durant les trente premières pages,
on se demande vraiment où l'auteur veut en venir, ce que cette
nouvelle fait dans le recueil. N'était-ce pas un recueil de science
fiction ? Eh bien là, nous voici avec des fantômes... j'aime
beaucoup les histoires de fantômes, mais le mélange est déroutant.
Alors, encore une fois, ne pas hésiter à faire des pauses !
L'idée est très
sympathique, mais les choses mettent trop de temps à se mettre en
place. J'ai vite décroché et, du coup, j'ai eu du mal à apprécier
le final à sa juste valeur.
Des étoiles entrevues
dans la pierre : Joseph Stanky, musicien raté au comportement
exécrable se retrouve sous l'aile de Vernon, un petit producteur
dénicheur de talent. Ce dernier accepte de l'accueillir chez lui le
temps de produire un album.
Seconde nouvelle
fantastique, bien plus désagréable que la précédente. Ici, le
côté fantastique est ténu, présent surtout en fin d'histoire. Le
récit se concentre davantage sur les personnages – en long, en
large et en travers – sur leurs vies, leurs attentes... bref, un
côté psychologique envahissant qui fait un peu tomber à plat la
fin, pourtant écrite avec force.
Donc, au final, une
grosse déception, tant au niveau du contenu que de la qualité. Le
style de l'auteur, adepte des longues phrases et des introspections
s'étalant sur plusieurs pages, empêche les histoires d'avoir ce
côté tonique qu'elles mériteraient. Les personnages ont certes un
développement important, mais beaucoup trop par rapport à
l'histoire ou à certains éléments peu utilisés (comme le côté
S.F des nouvelles 2 et 3). Je suis sortie de cette lecture en me
demandant quelle était l'idée de départ en mélangeant des
nouvelles aussi différentes les unes des autres. Très dommage.
Sous des cieux étrangers
Lucius Shepard
J'ai Lu
510 pages
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