L'étrange histoire de Benjamin Button, Francis Scott Fitzgerald
Auteur : Lauryn Libellés : Science-FictionRésumé :
Lorsqu'il vient au monde, Benjamin Button ressemble à un homme de plus de soixante-dix ans. Mais, au fur et à mesure, il rajeunit, il parcourant sa vie à l'envers...
Chronique :
Cette nouvelle parue en 1922 dans le magazine Collier’s a fait son petit effet lors de sa publication.
L’histoire est simple : Roger Button et sa femme ont un fils différent. Très différent. Il est né avec l’apparence d’un vieillard et, au fil des années, rajeunit. Ce point de départ donne évidemment lieu à des scènes cocasses, que ce soit à l’hôpital lors de l’accouchement, ou plus tard lorsque le “jeune homme” veut intégrer l’université. L’ensemble est très caustique, mais interroge aussi sur la perception de l’âge ou les effets du temps.
J’ai lu plusieurs chroniques où les personnages secondaires étaient jugés “odieux” par le rédacteur. Personnellement, je pense que c’était voulu par l’auteur de la nouvelle. Il a forcé le trait de leurs réactions vis-à-vis de Benjamin, surtout pour se moquer de la société bien pensante de l’époque. Et je trouve l’effet réussi. J’ai très bien imaginé les différents intervenants, avec leur mise bien faite, très à cheval sur leurs principes, qui sont bien prompts à juger… et à rejeter. En cela, j’ai trouvé que la nouvelle se rapprochait beaucoup d’une satire sociale.
Au final, cela donne un texte très agréable à lire, bien qu’assez rapide (134 pages). Du coup, le lecteur n’a pas le loisir de découvrir des détails qui auraient pourtant bénéficié à l’histoire.
Ce que je craignais, c’est la fin. Le lecteur se doute de comment cette histoire va se terminer, il n’y a qu’une seule possibilité. Pourtant, je n’ai pas été déçue, je l’ai trouvée bien amenée, calibrée juste comme il faut. Très courte, mais efficace.
Le style de l’auteur convient parfaitement à l’ambiance qu’il a voulu donner à son histoire et les dialogues sont à l’avenant. Une histoire à découvrir, rehaussée par les belles illustrations de Naïky (noir et blanc, avec quelques-unes en couleur).
Texte d'introduction de l'auteur :
This story was inspired by a remark of Mark Twain's to the effect that it was a pity that the best part of life came at the beginning and the worst part at the end. By trying the experiment upon only one man in a perfectly normal world I have scarcely given his idea a fair trial. Several weeks after completing it, I discovered an almost identical plot in Samuel Butter's "Note-books."
The story was published in "Collier's" last summer and provoked this startling letter from an anonymous admirer in Cincinnati:
"Sir, I have read the story Benjamin Button in Colliers and I wish to say that as a short story writer you would make a good lunatic. I have seen many peices of cheese in my life but of all the peices of cheese I have ever seen you are the biggest peice. I hate to waste a peice of stationary on you but I will."
Cette histoire a été inspirée par une remarque de Mark Twain selon laquelle il est dommage que la meilleure partie de la vie se situe au début et la pire à la fin. En tentant l’expérience sur un seul homme
dans un monde parfaitement normal, j’ai à peine donné à son idée un procès équitable. Plusieurs semaines après l’avoir terminée, j’ai découvert une intrigue presque identique dans les « note-books » de Samuel Butter.
L’histoire a été publiée dans « Collier’s » l’été dernier et a provoqué cette lettre surprenante d’un admirateur anonyme de Cincinnati :
"Monsieur, j’ai lu l’histoire de Benjamin Button dans Collier's et je tiens à dire qu’en tant qu’auteur de nouvelles, vous feriez un bon fou. J’ai vu beaucoup de morceaux de fromage dans ma vie, mais de tous les fromages que j’ai vus, ce sont les morceaux de votre plus gros fromage. Je déteste gaspiller un morceau de papier stationnaire pour vous mais je le ferai."
L'étrange histoire de Benjamin Button
Francis Scott Fitzgerald
134 pages
20 €