Chronique :

En ce moment, j'ai l'impression de m'intéresser à des séries policières dont je ne pourrai jamais avoir l'intégralité en français. Après Les enquêtes de Vera, Flavia de Luce et Jessica Fletcher, voici celle de James Lovegrove dédiée au personnage de Sherlock Holmes. Sa série comporte huit tomes en anglais, et celui-ci correspond au tome 6. Si un nouveau titre sort le 9 février, il s'agit du tome 7, et je crains fort que les cinq premiers ne voient donc jamais le jour en français. C'est franchement agaçant...

Ce roman débute donc avec la résolution d'une petite enquête liée aux fêtes de Noël, qui va fournir à Holmes et Watson l'occasion de rencontrer une nouvelle cliente : Eve Allerthorpe. La jeune femme sent que sa santé mentale décline, suite à la manifestation d'un esprit démoniaque de Noël, le Thurrick Noir. Si un médecin la déclare folle, elle perdra un héritage conséquent. Holmes et Watson décident de lui venir en aide et partent pour le château familial de Fellscar, où ils sont particulièrement mal accueillis. Leur enquête s'avère vite plus complexe qu'ils ne s'y attendaient et, lorsqu'un cadavre vient s'ajouter aux autres événements, l'affaire s'emballe...

J'ai trouvé l'intrigue bien menée, construite avec un soin chirurgical et beaucoup de doigté. James Lovegrove maîtrise parfaitement son sujet et entraîne le lecteur avec une telle facilité que j'ai eu beaucoup de mal à ne pas lire le roman d'une traite (il faut savoir faire durer le plaisir !). Si l'on devine qu'aucun démon ne peuple le château, on ne peut que se triturer les méninges pour savoir ce qui se passe et, surtout, qui est le coupable. Personnellement, je suis tombée à côté. Mais vraiment à côté. Il faut dire que l'auteur a pris un malin plaisir à construire des personnages qui, pour la plupart, ne sont pas franchement sympathiques et attirent donc sur eux toutes les suspicions possibles et imaginables. Du coup, j'ai éprouvé encore plus de plaisir à lire la fin. Il est toujours agréable, dans une enquête policière, de constater à quel point l'auteur nous a promenés, du moment que cela reste logique. Et c'est le cas ici. Le roman n'est pas très long, mais il s'agit du format idéal pour une enquête de Holmes. Plus long, ce serait vite l'occasion de se perdre dans des détours inutiles.

Comme je l'ai dis, la qualité des personnages est un élément important de ce roman. James Lovegrove maîtrise parfaitement Holmes et Watson, met en valeur leur amitié et dépeint bien leurs caractères. Il ajoute à cela des personnages secondaires très fouillés qui apportent une véritable plus-value à son histoire et, bien sûr, perturbe le lecteur-détective qui aimerait résoudre l'affaire avant Holmes. Son style, efficace et très bien adapté à un récit à la première personne (c'est toujours Watson qui raconte) ajoute de la qualité à l'ensemble du roman. J'ai adoré, et j'attends avec impatience la sortie du suivant (aujourd'hui même !). Je vais me précipiter pour l'acheter.