Chronique :

Quinze ans après les événements du premier tome, nous retrouvons Holmes et son fidèle Watson aux prises avec le mythe de Cthulhu. Attirés à l'asile de Bedlam par une information selon laquelle un patient parlerait un langage étrange, les deux amis découvrent un homme mutilé, à l'esprit dérangé, qui parle effectivement le langage des Grands Anciens. Peu de temps après, l'homme est kidnappé dans des circonstances extraordinaires et Holmes identifie le responsable : une maigre bête de la nuit. Commence alors une traque sans merci pour retrouver la créature et comprendre les dessous de cette histoire.

Si j'ai bien aimé la globalité de l'histoire, j'ai été dérangée par sa construction. En effet, le livre est séparé en deux parties. Dans la première, l'auteur met en place son intrigue de manière assez dynamique, jusqu'à l'enlèvement du patient et la chasse à la bête organisée par Holmes et Watson. Le rythme est donc très soutenu, il y a du suspens et le lecteur se demande si les deux amis vont en sortir vivants. Et là, paf, interruption, début de la seconde partie où le lecteur découvre le journal du fameux patient, un étudiant de Miskatonic qui s'est lancé dans une expédition particulièrement hasardeuse et, surtout, dangereuse. Nous avons donc le droit à son installation à l'université, à la manière dont il s'est lié d'amitié avec un camarade, le début de leurs recherches, etc. Nous passons donc à quelque chose de lent, souvent long, qui peine à démarrer. Ce n'est qu'à un certain moment de l'expédition que les événements se précipitent et que l'on reprend enfin un rythme plus soutenu. Mais, pour ma part, c'était trop tard, j'avais décroché de ma lecture, et j'ai eu de la peine à revenir dedans. Il m'a fallu m'accrocher pour tenir jusqu'au bout et connaître le fin mot de l'histoire qui, même s'il est prévisible, est bien amené.

Le style correspond bien à l'époque holmesienne et l'ambiance est décrite avec beaucoup de soin et d'efficacité. Les personnages de Holmes et Watson sont très bien traités, avec toujours un train d'avance pour le célèbre détective. C'est certainement cette capacité de l'auteur à plonger son lecteur dans le récit qui m'a permis de tenir jusqu'au bout, mais il est clair que ce roman aurait mérité une construction différente pour réellement nous scotcher. Dommage. Maintenant que j'ai lu l'ensemble de la trilogie, il est clair que le dernier tome reste mon préféré.

Ma chronique du tome 1 : Sherlock Holmes et les ombres de Shadwell

Ma chronique du tome 3 : Sherlock Holmes et les démons marins du Sussex