Résumé :

"Le Temps Incertain était l’un des plus puissants bâtiments militaires de sa catégorie. Il mit quatorze heures à mourir.
Au voisinage d’Esméralda, les rides de l’espace-Tau annoncèrent sa venue et froissèrent temporairement l’espace local. Si un quelconque caillou errant avait été assez gros pour endommager le vaisseau, il aurait été repoussé hors de portée.
Mais ce qui se tenait là était trop minuscule pour être affecté.
Du moins au début."

Évangeline, jeune fille de bonne famille à la conduite dévergondée, est envoyée par son père diplomate sur un planétoïde école. Mais une étrange population d’insectes en prend le contrôle. Seule Évangeline en réchappe, au prix d’une métamorphose qui la terrifie.
Cependant, à quatorze sauts-Tau de là, le bâtiment de son père est confronté à un ennemi terrifiant : un nuage de particules intelligentes dévore littéralement les vaisseaux et les colonies humaines.
Pour survivre, Évangeline et son père vont devoir accepter leurs différences et unir leurs forces. Si c’est encore possible.

Chronique :

J'étais déjà fan de Jean-Claude Dunyach avec la découverte, notamment, de sa série "trollesque". Lorsque j'ai appris qu'il sortait un roman de Science-Fiction, je me suis jetée dessus et, sans réelle surprise, je n'ai pas été déçue. En ce moment, je n'ai guère de temps pour lire, et j'ai tout de même dévoré le livre en moins d'une semaine. Il ne fait que 238 pages, certes, mais cela reflète bien la facilité avec laquelle l'histoire se lit.

Jean-Claude, novelliste accompli, tire de cette expérience une manière spécifique d'aborder ses romans : il va droit à l'essentiel (d'où, certainement, la taille "réduite" de ses livres). Celui-ci ne déroge pas à la règle : d'entrée de jeu, le lecteur est plongé dans les mésaventures d'Évangeline, envoyée par son père dans une école qu'elle n'a même pas le temps d'imprégner de son caractère plutôt... irrévérencieux. Propulsée dans une lutte qui met en jeu le sort de l'humanité entière (il ne faut pas hésiter), elle va devoir survivre et comprendre une entité qui n'est même pas sûre de se comprendre elle-même.

Le roman met en avant l'importance de la communication entre les êtres, même d'espèces différentes, sans jamais tomber dans le larmoyant ou les grandes leçons moralisatrices. L'humour de l'auteur n'est d'ailleurs jamais très loin, et donne à l'ensemble une cohérence et une saveur vraiment particulière. Côté personnages, Évangeline est sans conteste au centre de l'attention de l'auteur. C'est elle qui donne toute son envergure à l'histoire, les événements ne font que tourner autour d'elle et se nourrir de son caractère et de ses aspirations. J'ai beaucoup aimé cette manière de voir les choses.

Autre belle réussite, qui ne change jamais avec Jean-Claude : son style. Il n'y a qu'un mot pour le définir : vivant. C'est aussi grâce à lui que ses histoires transportent à ce point le lecteur, qu'il a l'impression de se retrouver au cœur du roman.

Si vous n'avez jamais lu du Dunyach, je ne peux que vous encourager à le faire. Et vite ! Il faudrait plus d'ouvrages de SF comme celui-là...

Trois hourras pour Lady Évangeline

Jean-Claude Dunyach

238 pages

16,90 euros