Bénies soient vos entrailles, Marianne Stern

Auteur : Lauryn Libellés :

 

Résumé :

Je suis sorcière.
Je parle aux morts, je perce les secrets de la nuit, les cimetières sont mon refuge. Je suis une hérésie, comme l'homme qui se tient à mes côtés : John, mon amour, une flaque opalescente dans les ténèbres revenue d'outre-tombe. Nous regardons danser les toits d'Oakwood dans la pâleur de l'aube.
Là-bas, au village, ils l'ignorent encore, mais ils auront besoin de moi. Moi, l'ensorceleuse qu'ils haïssent tant. Le solstice d'hiver apporte l'angoisse, les gelures, la glace et le sang, des fleurs cramoisies en bourgeons dans la neige. Tous, ils auront peur, ils combattront les ombres... mais que peuvent de simples mortels, quand elles ébranlent le village dans ses fondations, insaisissables, impitoyables ? Que peuvent-ils contre les démons ?
Je vous délivrerai car tel est mon destin.
Je vous délivrerai, à condition que le trouble naissant étreignant mes entrailles ne vienne me perturber. Car il y a cet homme et contre lui, je me retrouve, hélas, impuissante.

Chronique :

J'avais adoré le recueil de nouvelles publié par l'auteure aux Éditions du Chat Noir, Les chroniques d'Oakwood. Donc, dès que j'ai appris qu'elle sortait un roman dans le même univers, avec des personnages déjà présents dans le recueil, j'ai sauté le pas sans hésitation.

Nous retrouvons donc Lynn, la sorcière, et quelques habitants d'Oakwood, petit village médiéval aux allures tranquilles. Dès le début du roman, l'ambiance sombre nous happe, signe avant coureur de sombres événements à venir. Un premier cadavre, horriblement mutilé, va déclencher une vague de panique qu'un second, puis un troisième cadavre, vont amplifier jusqu'à mener à une chasse divine. L'histoire est donc en phase avec l'ambiance : sombre, inquiétante et stressante. Si le lecteur comprend assez vite que plusieurs engeances sont à l'œuvre, il se pose des questions sur qui, et surtout pourquoi. L'ensemble tient en haleine et les pages défilent à un rythme soutenu, car l'impatience de connaître le dénouement l'emporte facilement. En fait, j'ai surtout apprécié les deux premières parties, où tout est mis en place, où l'intrigue nous prend aux tripes et qu'il me fallait deviner le pourquoi du comment. À partir du moment où la résolution commence, j'ai moins accroché, peut-être parce que l'issue me paraissait évidente. Toutefois, je n'ai pas boudé mon plaisir.

Les personnages sont très réussis, bien détaillés et fidèles à ce que le lecteur imagine dans leur rôle. Si parfois leur histoire manque de détails, surtout pour Swann, ce n'est pas non plus désagréable, cela ajoute une petite touche de mystère. Irwin, le prêtre, est un fanatique aussi antipathique que repoussant : il remplit donc parfaitement son rôle dans l'histoire. Les personnages secondaires sont impeccables et, si quelque chose m'a gênée de ce côté-là, c'est la relation entre Lynn et Swann. Voir la sorcière se liquéfier au premier regard devant l'apothicaire, beau et ténébreux, bien entendu, m'a agacée et je n'ai pas réussi à accorder le moindre crédit à leur relation. Du coup, cela m'a un peu gâché ma lecture sur une partie du récit. L'ensemble reste toutefois agréable à lire, et je le recommande aux amateurs de récits sombres et de sorcellerie.

Bénies soient vos entrailles, Marianne Stern
Éditions du Chat Noir
312 pages
19,90 €





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Chroniques des littératures de l'imaginaire (jeunesse ou adulte), avec aussi du polar et du thriller. Lecture papier ou numérique, auteurs édités ou auto-édités. N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez me proposer un SP.

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