D’ordinaire, je ne suis pas fan des romans écrits à la première personne. Je trouve que certaines scènes, comme les descriptions, sont moins bien rendues et moins efficaces. Mais ici, l’auteure a trouvé une astuce qui compense de manière intéressante ce défaut. Le personnage principal, un bibliothécaire, est le narrateur et raconte donc les événements de son point de vue. Seulement, il est accompagné d’un chat, Diesel, qui le suit partout et devient ainsi un personnage important dans l’histoire. De ce fait, il vient s’immiscer dans le système narratif choisi par l’auteure et réduit considérablement cet effet négatif que je trouve dans beaucoup de romans écrits à la première personne. C’est donc une très agréable surprise.

Côté histoire, je n’ai pas vraiment été surprise, le coupable est assez facile à deviner mais, justement, le lecteur se dit : trop évident, il y a un truc. Et, en effet, plus les révélations s’enchaînent, plus les coupables potentiels s’accumulent et on se prend à croire que Miranda James a suivi ce schéma somme toute assez classique. Sauf que non, et cela constitue un petit boom final plutôt sympathique. Une seule phrase déclenche le doute, à un moment donné, et j’ai vraiment senti une tension en attendant de savoir si oui ou non ce coupable idéal était le bon. J’ai adoré.

Les personnages sont intéressants, bien développés, avec une histoire personnelle proche de ce que l’on peut rencontrer dans la vraie vie : Charlie Harris, le bibliothécaire, est veuf avec deux enfants partis travailler loin de chez lui. Il compense cette solitude avec la présence de Diesel, un Maine Coon au caractère bien trempé qu’il emmène partout avec lui, y compris dans les commerces. C’est donc bien un duo qui anime ce roman, et l’auteure a pris soin de construire autour d’eux quelque chose de solide et de réaliste qui nous donne l’impression que nous pouvons rencontrer ces gens dans la rue. J’ai aussi beaucoup aimé cette façon de faire, et cela m’a convaincue de prévoir la lecture du tome 2, et plus si affinités !