Chronique :

J'aime beaucoup cette série d'Ann Granger, pour son ambiance et les détails qu'elle donne sur l'Angleterre Victorienne, toujours bien documentée. C'est donc avec plaisir que je me suis plongée dans le huitième tome de la série, et je n'ai pas été déçue.

L'intrigue est menée différemment par rapport aux autres romans de la série. Ici, nous retrouvons Lizzie Martin aux prises avec sa tante Parry qui a décidé, envers et contre tout, d'imposer à sa nièce un séjour d'un mois au bord de la mer. Voilà donc les deux femmes parties pour le New Forest, un endroit que Lizzie a le malheur de connaître pour y avoir résolu un meurtre. Elle arrive donc sur place avec un mauvais pressentiment, et pour cause. Après un dîner avec un riche propriétaire terrien local, ce dernier est assassiné. Heureusement, le policier chargé de l'enquête demande l'aide de Scotland Yard et tante Parry exige que ce soit Ben Ross qui vienne sur-le-champ. Bien sûr, la détestable bonne femme va mettre son grain de sel dans l'histoire - Ben n'arrive pas assez vite, il ne reste pas avec les deux femmes pour les protéger... - et elle ira même jusqu'à tenter d'imposer sa version des faits : une bande de cambrioleurs venus de Londres. Ben doit donc composer avec les locaux, bien occupés à suivre le moindre de ses mouvements, tante Parry et les nombreux secrets dissimulés dans la demeure de la victime. Il peut toutefois compter sur l'aide de sa femme, bien décidée à tirer cette histoire au clair, comme d'habitude.

J'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteure gère son histoire. Elle prend son temps pour tout mettre en place et le lecteur peut avoir l'impression que les choses traînent en longueur mais, en réalité, cela permet de découvrir tous les suspects, leurs liens avec la victime et les diverses possibilités concernant les alibis. L'ensemble est bien construit et, avec cette façon de procéder, j'ai pu trouver le coupable assez facilement, ainsi que son alibi probable. Ne me restait plus qu'à attendre le dénouement pour savoir si j'avais raison et remplir les quelques cases vides. Par rapport à d'autres romans de la série, où j'avais parfois l'impression que le coupable tombait du ciel - du moins, rien ne permettait de le soupçonner - j'ai trouvé que cette façon de présenter les choses étaient plus agréables. Après tout, je lis des romans policiers aussi pour le plaisir de découvrir le meurtrier avant la fin du roman.

Le style d'Ann Granger est toujours aussi efficace et bien adapté à l'époque qu'elle dépeint. Les détails fourmillent, ce qui permet au lecteur d'en apprendre davantage sur l'Angleterre Victorienne et ses personnages sont toujours bien travaillés, y compris ceux que le lecteur ne rencontre pas souvent. Je suis décidément admirative du talent de cette auteure et je vous recommande chaudement cette série !