Chronique :

Je me suis laissée tentée par ce livre, dont la couverture m'avait tapé dans l'œil. C'est elle qui m'a poussée à lire le résumé, que j'ai trouvé original. Il est resté dans ma PAL (trop haute) un moment avant que je ne me décide à le sortir de là.

Pauline Sidre a créé un monde original, inspiré d'un spectacle qui l'a marquée étant enfant. La Rocaille est un monde désolé où les plantes et les animaux ont disparu, laissant les Hommes dans un profond dénuement. Ils ne peuvent compter que sur la lignée des Rois Verts pour leur fournir de quoi manger, ce qui n'est pas suffisant pour vivre correctement. Cette situation est aggravée par la Septaine : chaque jour de la semaine voit la météo changer de manière brutale, et toujours pour des phénomènes d'une intensité extrême. Ce point de départ est très intéressant et permet à l'auteure de nous plonger dans une ambiance sombre et déprimante.

L'histoire n'a rien de très complexe. Gésill, l'actuel roi, vient de mourir empoisonné. Mais il se réveille dans le caveau familial pour découvrir qu'un petit plaisantin a décidé de le ramener à la vie pour qu'il reprenne son trône. Son nouvel état ne tarde pas à lui inspirer quelques inquiétudes : il ne peut plus ni manger, ni dormir, ni souffrir... et il pourrit. Les Funestrelles, chargés de le remettre sur le trône, doivent trouver une solution à ce problème. Il n'y en a qu'une : retrouver Luèlde, le dernier des Magistres, autrefois exterminés par un ancêtre de Gésill. L'histoire se concentre beaucoup sur cette quête et sur un voyage initiatique pour que Luèlde, qui n'a jamais reçu l'éducation d'un Magistre, puisse apprendre à maîtriser ses pouvoirs. L'auteure fait appel à des flashbacks pour fournir des informations diverses et variées au lecteur et j'avoue que, parfois, je n'ai pas trouvé ce choix très judicieux. Cela freine la lecture et provoque des coupures pas toujours bienvenues. Les rares scènes d'action s'en trouvent d'autant plus noyées dans l'ensemble, ce qui peut donner l'impression de traîner en longueur. La magie est bien décrite et possède un côté agréable par son originalité et son traitement.

Le style de l'auteure est agréable et colle bien au monde qu'elle a créé. Les personnages sont intéressants, même s'ils paraissent parfois un peu superficiels. Les dialogues leur correspondent bien et donnent un peu plus de relief à certains. J'aurai préféré un rôle plus important pour Gésill, qui souffre de l'omniprésence de Luèlde (notamment à cause des nombreux flashbacks qui le concernent). Un meilleur équilibre de ce point de vue aurait bénéficié aux deux, à mon sens.

Au final, je ressors de ma lecture un peu déçue. J'étais emballée par le début, qui me semblait prometteur, puis je me suis noyée dans le reste, avec les flashbacks qui interrompaient trop souvent l'histoire. Je pense que, s'il y avait eu plus d'action, cela m'aurait moins paru. J'ai noté aussi de nombreuses coquilles, y compris sur la quatrième de couverture, et c'est bien dommage...