Chronique :

Flavia de Luce fait partie de ces séries malmenées par les aléas de l'édition. Les trois premiers tomes ont été publiés chez MsK, le quatrième (cette chronique) chez 10/18 et il est fort probable que nous ne voyions jamais les autres en français, puisqu'il date de 2015. En anglais, l'auteur a sorti le dixième tome en 2019.

Fidèle à son habitude, l'auteur prend ici le temps de planter le décor, au point que le meurtre ne survient qu'à la moitié du livre. La première partie décrit donc l'étrange activité qui agite soudain le vieux manoir de Buckshaw. Afin de payer une partie de ses dettes, le père de Flavia loue son manoir à une équipe de cinéma. En pleine tempête de neige débarquent donc acteurs, réalisateurs, techniciens, décorateurs... et tout ce beau monde envahit le repère de Flavia. Heureusement, certaines zones restent dédiées à la famille et le sacro-saint laboratoire de la jeune fille est épargné par les allées et venues des envahisseurs. Entre descriptions et échanges parfois houleux entre les personnages secondaires, le lecteur comprend vite que quelque chose ne tourne pas rond et, lorsque l'actrice principale est découverte assassinée, il n'est guère étonné. Reste à deviner le nom du coupable...

Bien entendu, il y a plusieurs suspects et la victime cachait un passé douloureux qui l'a peut-être rattrapée. Flavia, décidément persuadée que la police ne peut rien faire sans son aide, va tout tenter pour tirer cette histoire au clair, jusqu'à risquer sa vie. Bien entendu, de son côté, la police a résolu l'affaire mais la jeune fille s'obstine toujours dans ses certitudes (je ne sais pas si cela dure sur les tomes suivants, mais il faudrait quand même que cela évolue, ne serait-ce qu'un peu). Le lecteur suit donc tout le processus du point de vue de Flavia, et voit peu l'inspecteur et ses coéquipiers. Ce n'est qu'à la fin que l'on croise les deux cheminements conduisant à la résolution du crime.

Comme pour les tomes précédents, l'histoire tient surtout grâce à l'ambiance générale et aux personnages très marqués. C'est toujours un plaisir de les retrouver et il est vraiment dommage de savoir que les livres suivants ne seront pas traduits. Plus qu'à se mettre à la lecture de la VO !

Ma chronique du tome 1 : Les étranges talents de Flavia de Luce

Ma chronique du tome 2 : La mort n'est pas un jeu d'enfant

Ma chronique du tome 3 : La mort dans une boule de cristal