Chronique :

Un roman steampunk dans le Paris de l'Exposition Universelle de 1900, voilà qui ne pouvait qu'attiser ma curiosité. Ce fut pourtant une grosse déception, au point que j'ai abandonné ma lecture en cours de route, événement rare pour moi. Alors, que s'est-il passé ?

L'histoire et l'univers ne sont pas en cause. Dans un Paris revisité, habité autant par des Humains normaux que par des êtres féériques, le tout saupoudré d'une touche de technologie steampunk, un crime atroce est commis à la veille de l'Exposition Universelle. Alléchant tout cela, non ?

Certes, le côté steampunk est très léger, mais ce n'est pas la première fois que je lis un roman où l'auteur a opté pour ce parti pris et cela ne m'a jamais dérangée. Non, s'il y a bien deux choses qui m'ont fait lâcher ce roman, ce sont la narration et les personnages. En effet, l'auteure a décidé de nous présenter les deux points de vue, protagonistes et antagonistes, ce qui a eu pour résultat de réduire à néant le suspens, puisque le lecteur est informé de tout ce qui se passe. J'ai trouvé cela dommage, je pense qu'il y avait moyen de faire autrement même en faisant ce choix. De plus, le rythme est assez soutenu et, par moments, j'ai eu le sentiment que l'auteure ne prenait pas suffisamment le temps de construire une base solide pour les intrigues secondaires. Ces dernières vont trop vite, et leur effet s'en trouve amoindri.

Mais le pire, pour moi, ce sont bien les personnages. Leur évolution est très désagréable, car elle intervient de manière brutale et peu crédible. Au début du roman, Octave, l'auxiliaire de la Sûreté, est timide et se laisse marcher sur les pieds par son supérieur. En un rien de temps, il déborde d'assurance et s'oppose sans mal à celui qui promet de détruire sa carrière. D'ailleurs, mention spéciale à ce dernier, qui m'a fait lever les yeux au ciel. Je trouve fantastique que l'on trouve aussi souvent des policiers gradés aussi peu crédibles. Ici, le chef de la Sûreté est un abruti colérique, incompétent à l'extrême, misogyne, lubrique et braqué contre Octave, pour une raison aussi stupide que lui. S'il finit par changer de comportement envers son subordonné (trop vite pour que ce soit crédible), comment un imbécile pareil a pu finir par devenir chef de la Sûreté ? Il ne fait que hurler sur les autres, donner des ordres en dépit du bon sens et se fiche du résultat de son travail, à partir du moment où les riches sont heureux dans Paris. Non, vraiment, il faut arrêter avec ce cliché totalement invraisemblable. Je sais que nous ne sommes pas dans la réalité, mais tout de même ! Bref, ce sont les personnages qui m'ont poussée à abandonner ce livre, car ils m'énervaient vraiment trop et cela gâchait tout mon plaisir. L'histoire, pourtant, méritait certainement d'être découverte.