Les chroniques de Balthazar, tome 1 : Peste soit des lutins, Guillaume Leduc
Auteur : Lauryn Libellés : SteampunkRésumé :
En général, les chasseurs de primes évitent de s'empêtrer dans les affaires de la Peste Lutine, l’organisation criminelle la plus dangereuse du Vieux Continent. Pourtant, lorsque Léopold, le plus jeune des Beaumort, la famille lutine à la tête de la Peste, se met en difficulté en égarant un témoin gênant, Louis Balthazar, lui qui vient de perdre son mentor et qui cherche à se faire un nom, ne résiste pas à l’appel de la justice et à la prime rondelette qu’elle promet. C’est donc à bord de l’Elisabeth Summer, son navire aérien, qu’il part en chasse, accompagné de ses compères, Bubel et Pic, deux bien étranges créatures. Mais en cet univers fantastique et impitoyable où la science se mêle à la magie, où, dans les cieux, les steamers remplacent les dragons, où les armes à feu s’utilisent plus volontiers que les épées, et où les trolls s’habillent en costume trois pièces, rien n’est simple et les chasseurs peuvent très vite devenir les proies…
Votre humble serviteur, ami lecteur, vous promet d’ores et déjà un voyage en un monde fabuleux, agrémenté de bien des rebondissements, parmi lesquels des combats aériens entre monstres d’aciers, de furieuses courses-poursuites, et des héros attachants et atypiques… Êtes-vous prêts à chasser du Lutin, un être vil et pervers, impulsif et notoirement violent, à monter à dos d’araignée géante, et à voler de fils en fils à travers une forêt de gratte-ciels trônant au beau milieu d’un cratère géant ? Êtes-vous prêts pour tout cela ... Et pour bien d’autres choses encore ? Allons, l’affaire est tentante, non ?
Chronique :
Voilà un roman qui m'a laissée plus que sceptique. L'idée de départ était pourtant séduisante : un univers mêlant steampunk et créatures étranges, où une organisation criminelle impose sa loi sans vergogne. Le héros, un chasseur de primes débrouillard, est accompagné de deux acolytes aux capacités impressionnantes. L'un d'eux est d'origine batracienne, comme d'autres créatures de cet univers, et nous rencontrons aussi des trolls, des lutins... au milieu de bâtiments fantastiques, de vaisseaux aux formes improbables ou d'armes plus dangereuses les unes que les autres. Côté univers, donc, rien à dire. Original, riche, coloré. Impeccable. Côté histoire, même si l'idée de base n'a rien de compliquée, elle a aussi ce qu'il faut pour être bien développée et intéressante, y compris dans l'optique de faire plusieurs tomes.
Alors où est le problème ? À vrai dire, j'ai du mal à mettre des mots dessus (un comble pour moi). D'abord, il y a la narration. L'auteur a choisi d'écrire certaines scènes sans trop les détailler, puis de revenir dessus plus tard en présentant le point de vue de tel ou tel personnage. Le lecteur revient donc régulièrement en arrière pour découvrir une situation qu'il connaît déjà, mais avec plus de détails et les pensées du personnage principal concerné. Pour moi, cela a gâché ma lecture car le rythme s'en est trouvé brisé, d'autant que les états d'âme du personnage s'étalent parfois sur de nombreuses pages, alors que la tension ambiante devrait l'encourager à plus d'activité. Le temps que nous passons à découvrir ce qu'il a fait ou pensé durant un événement particulier coupe le récit, et cela m'a dérangée. D'autant que cette manière de mener l'intrigue se répète souvent. Ajoutez à cela les journaux d'un homme mort (le mentor de Louis), quelques anecdotes, et vous comprendrez comment je me suis un peu perdue dans ma lecture.
L'autre point concerne les personnages. Je ne me suis pas du tout attachée à eux, je les ai même trouvés insupportables pour la plupart. La faute, il me semble, en incombe aux dialogues. Sans profondeur, superficiels, au vocabulaire parfois en inadéquation totale avec celui qui le prononce, ils prêtent aux personnages le même caractère, la même manière de parler, et je me suis souvent demandée : sans rire, il dit ça ? Parce que vraiment, ça n'allait pas. À côté de cela, je ne crois pas que le style de l'auteur soit responsable de mon ressenti. Pour le reste, c'est bien écrit. Alors, même si l'univers m'a plu, je ne lirai pas la suite. Je préfère m'arrêter là.
Les chroniques de Balthazar, tome 1 : Peste soit des lutins
Guillaume Leduc
Éditions Onyx
355 pages
18 €