En la forêt de triste amertume, Céline Rosenheim

Auteur : Lauryn Libellés :

 

Résumé :

Le roi de France a sombré dans la folie. Les princes du sang se déchirent pour s’emparer du pouvoir tandis que la reine tente d’oublier cette nuit où elle a failli mourir, étranglée par son époux. Le duc d’Orléans assiste impuissant à la montée des tensions entre la Champagne et la Bourgogne, alors même qu’une attaque de l’empire aléman semble imminente.
Dans l’ombre, la duchesse s’inquiète de son propre sort, comme de celui du royaume. Clémentia d’Orléans souffre de crises de langueur qui la vouent au silence de sa chambre tout le jour. Et pourtant, à la nuit tombée, un nouvel élan l’anime, celui du sang. La duchesse pourra-t-elle guérir de ce mal qui la fait tant souffrir ? Le chevalier Hermant lui en a fait promesse. Il ira quérir un remède dans les forêts d’Armor, là où la magie est plus vivace qu’ailleurs.

Chronique :

Avec ce court roman, Céline Rosenheim nous entraîne au plus profond du Moyen Âge. Le style narratif, les termes choisis, les éléments du quotidien, l'amour courtois, tout est choisi pour plonger le lecteur dans cette époque que, visiblement, l'auteure adore. Du coup, pour ceux qui aiment cela, le plaisir est réel et la lecture très agréable. Elle a juste choisi un Moyen Âge uchronique, où le roi de France se nomme Jean VI de Valois (les personnages sont les seuls éléments uchroniques).

L'histoire n'a rien de complexe. D'un côté, le royaume de France est en danger suite à une crise de folie du roi qui a tenté d'étrangler sa femme. Empoisonnement ou simple délire ? Mystère. Toujours est-il que la reine n'ose plus l'approcher, alors que la seule solution pacifique pour sortir de la crise serait qu'elle accouche enfin d'un garçon.

D'un autre côté, et c'est la pierre angulaire du roman, nous avons la duchesse Clémentia d'Orléans qui souffre d'un mal étrange que le lecteur identifie rapidement : le vampirisme. Mais comment a-t-elle été vampirisée ? Et par qui ? Ces questions perdurent jusqu'à la fin du roman. Persuadée d'être victime d'un maléfice, elle demande à son chevalier protecteur de toujours, Hermant, d'aller en Armor chercher un remède auprès des fées. Le preux chevalier s'exécute et part affronter les dangers de la forêt de triste amertume.

Le style de Céline est très affûté, bien maîtrisé et fait honneur à l'époque choisie : un vrai régal. L'histoire est bien construite, avec des personnages très représentatifs de cette époque idéalisée, et ces questions dont je parlais plus haut prennent tout leur sens au fil des pages ; le lecteur se demande comment Clémentia a pu être vampirisée sans le savoir et cherche une explication logique. La fin lui apporte bien sûr la réponse, et je dirai que c'est le seul bémol à ce roman : elle est un peu brutale, j'aurai aimé un plus long traitement qui permette au lecteur de mieux s'en imprégner. Mais, à part cela, c'est vraiment une très belle histoire, avec un final plutôt inattendu et qui laisse un sentiment de tristesse. Céline a réussi à mêler gothique et récit chevaleresque.

En la forêt de triste amertume, Céline Rosenheim
Éditions du Petit Caveau
150 pages
13,90 €





0 commentaires |

Enregistrer un commentaire

Votre commentaire apparaîtra après validation. Les messages anonymes seront supprimés.

À propos de ce blog

Chroniques des littératures de l'imaginaire (jeunesse ou adulte), avec aussi du polar et du thriller. Lecture papier, auteurs édités ou auto-édités. N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez me proposer un SP.

Rechercher dans ce blog

Nombre total de pages vues

Membres

Messages les plus consultés