Auteur :
Lauryn
Libellés :
Science-Fiction jeunesse
Résumé :
Cela fait 10 jours que le virus U4 accomplit ses ravages. Plus de 90% de
la population mondiale est décimée. les seuls survivants sont des
adolescents. L’électricité et l’eau potable commencent à manquer, tous
les réseaux de communication s’éteignent. Dans ce monde dévasté,
Koridwen, Yannis, Jules et Stéphane se rendent, sans se connaître, à un
même rendez-vous. Parviendront-ils à survivre, et pourront-ils changer
le cours des choses ?
Jules vit reclus dans son appartement du boulevard Saint-Michel, à
Paris. Il n'a pas de nouvelles de ses parents, en voyage à Hong Kong
lorsque l'épidémie a commencé de se propager. Le spectacle qu'il devine
par la fenêtre est effroyable, la rue jonchée de cadavres. Mais il sait
qu'il ne pourra pas tenir longtemps en autarcie. Pour affronter
l'extérieur, Jules redevient le guerrier impavide qu'il était dans le
jeu. Il va alors retrouver son frère aîné, qui se drogue et dont il ne
peut rien attendre, puis secourir une petite fille qui a mystérieusement
échappé au virus et qu'il décide de prendre sous son aile. Son seul
espoir : le rendez-vous fixé par Warriors of Times.
Chronique :
L'idée de départ (quatre auteurs réunis autour d'une histoire, chacun traitant un personnage principal) me plaisait beaucoup et je suppose que ma déception n'en a été que plus grande. Car, dès la première page, une incohérence m'a sautée aux yeux : depuis dix jours, les adultes meurent par millions, terrassés par un mystérieux virus et, au bout de sept jours, ils ont presque entièrement disparu. Si l'idée n'est pas originale, on peut facilement l'accepter, mais c'est ensuite que ça se corse. En trois jours, sous prétexte qu'ils n'y a presque plus d'adultes, l'eau, le gaz, l'électricité, le téléphone et Internet sont coupés. Les vilains adultes auraient-ils coupés les systèmes automatisés avant de mourir ? Non. Tout s'éteint brutalement, juste parce qu'ils ne sont plus là (alors que l'auteur prend la peine de préciser qu'il n'y a aucun problème avec les centrales). Bref, notre belle technologie ne peut pas se passer de nous durant trois malheureuses journées (mais sans provoquer de catastrophes, tout de même, faut pas exagérer). Misère ! Que, sur quatre auteurs, personne n'ait relevé cette ineptie m'a vraiment dérangée, alors qu'allonger le délai à quelques semaines avant que les systèmes ne défaillent suite à des instabilités n'aurait rien changé à l'histoire. Au contraire, je trouve que cela aurait bénéficié à la dimension dramatique dans le récit fait ensuite par les enfants.
Mais est-ce tout ? Non. Par la suite, nous avons droit à des rats mutants (seuls animaux a priori victimes d'effets indésirables du virus), toujours en peu de temps (au revoir la biologie) et à une quantité de clichés dignes des plus mauvais films d'action : un gamin qui défonce une vitrine securit en un seul coup de chaise, un couteau de 40 cm qui termine dans une poche, un gamin spécialiste des armes en tous genres (y compris celles utilisées par les militaires) sous prétexte que son père était commissaire de police (donc rien à voir avec l'armée), des mômes qui n'ont aucune difficulté à se servir et entretenir les armes en question... Puis, enfin, LE cliché qui m'a véritablement détachée de l'histoire : le comportement des militaires. Cons comme des manches, brutaux et seulement désireux de tout raser, ils assassinent froidement des gamins sous un prétexte plus que bancal alors que ces mêmes enfants constituent l'avenir de l'humanité. Ils ont vraiment défendu leur pays un jour, ces gars-là ? On les imagine plus volontiers membres de gangs...
Bref, vous l'aurez compris, de mon côté, l'intérêt de l'histoire a été gâchée par tout cela. Dommage, car l'idée de départ était, encore une fois, plutôt sympathique et les personnages bien traités et pas trop caricaturaux. Alors oui, c'est du YA, mais je trouve qu'au bout d'un moment, ce classement sert un peu de prétexte pour ne pas trop s'attarder sur des choses qui, désolée, peuvent influencer le lecteur. Les trucs débiles qui passent à la TV ou au cinéma devraient être contrebalancés par ce que l'on peut trouver dans les livres. Ici, ça n'est pas le cas, puisque les clichés grotesques sont les mêmes. Navrant.
U4 : Jules, de Carole Trébor
Éditions Nathan
422 pages
16,90 euros
|
Je me sentais un peu seule au monde en refermant ce livre et en n'ayant pas du tout apprécié mais ta chronique me rassure : je suis entièrement d'accord avec ! Je suis curieuse de voir ce qu'ont fait les autres, mais celui-là ne me laissera pas un souvenir impérissable...