Résumé :

La plus fantastique chasse à l'homme du siècle... confusion indescriptible... véritable ruée de volontaires... une prime de 500 dollars... recherchée par le FBI, la police de 23 États et autant de gangsters notoires, la ravissante et déjà célèbre Caroline Tchou Tchou se serait enfuie presque nue dans les marais... toute la région participe aux recherches... Décidément, on ne s'ennuie pas à la campagne et, s'il y a des ploucs, ils gagnent à être connus... Finley le prédicateur azimuté... Gimerson qui pleure ses cochons... Le shérif qui devient fou... Et l'oncle Sagamore ! Celui-là, dans son genre, il confine au génie... Ce n'est peut-être pas pour rien si tout se trame sur ses terres... De quoi faire pleurer les z'honnêtes gens... Mais allez prouver quoi que ce soit...

Chronique :

Je connaissais ce roman de nom et je m'étais toujours demandé : mais pourquoi ce titre ? Je me le demande encore... Ce doit être une idée du traducteur, un peu saugrenue à mon sens, vu le titre original : The diamond bikini qui, lui, s'explique aisément. Bref...

Sam Noonan, surnommé Pop, risque de perdre la garde de son fils. Avec sa gouaille habituelle, il parvient à convaincre les services sociaux qu'il peut lui offrir une vie saine en l'emmenant vivre dans la ferme de son frère Sagamore. Voici donc le père et le fils partis rejoindre Sagamore, réputé pour sa gnôle de contrebande et son sens très aigu des affaires. Si, au début, tout se passe dans un calme relatif, la situation dégénère rapidement lorsque Pop accepte de louer un bout de terrain au docteur Severance, accompagné de sa nièce atteinte d'anémie. En réalité, la jeune femme n'est autre que miss Tchou Tchou, recherchée autant par la police que par une myriade de gangsters. La vie tranquille de la petite ferme Noonan s'en trouve bouleversée. J'ai moyennement apprécié la fin du récit, qui repose sur une pirouette scénaristique basée sur une erreur concernant l'organisation de la justice américaine (à moins que j'ai raté quelque chose).

Toute l'histoire est racontée du point de vue de Billy, le fils de Pop. Si cela donne une vision sympathique au récit, dû au fait que l'enfant interprète ce qu'il voit et entend, cela finit aussi par devenir lassant dans certaines situations car il raconte TOUT. On obtient ainsi quelques longueurs préjudiciables au roman qui, à côté de ça, propose une peinture au vitriol de la vie dans la campagne américaine de cette époque. J'ai trouvé cela dommage mais, au final, ce roman reste un bon divertissement.

Le style de Charles Williams est incisif, efficace et bien adapté au personnage du narrateur, un gamin de sept ans qui ne connaît pas grand-chose de la vie, hormis celle des champs de course. Le livre se lit donc assez vite et l'on sourit volontiers aux interprétations que Billy peut faire des agissements de son père et de son oncle. Personnellement, j'aurai bien aimé une utilisation plus importante du personnage de l'oncle Finley même si, au final, c'est lui qui provoque l'arrestation de Sagamore.

J'avais vu le film avant de le lire le livre et l'on voit bien que l'adaptation cinématographique ne disposait pas d'un gros budget. En effet, dans le film (avec Lino Ventura dans le rôle de Sagamore), la recherche de miss Tchou Tchou monopolise une dizaine de gens de la campagne environnante, alors que dans le livre, il s'agit d'une véritable marée humaine (8 000 hommes) avec blocage de l'autoroute et tutti quanti. Rien à voir, donc.

Un bon divertissement, qui me donne envie de découvrir la suite, Aux urnes les ploucs, apparemment mieux appréciée des connaisseurs. À voir !

Fantasia chez les ploucs, Charles Williams

Le Livre de Poche

256 pages