La furie des Dragons, Michael A. Stackpole
Auteur : Lauryn Libellés : Fantasy
Résumé :
Les armées de Chytrine
déferlent. Vivants et morts ravagent royaumes et cités dans leur
quête des fragments de la Couronne du Dragon qui, une fois
recomposée, rendra l’impératrice invincible.
Face à elle se dresse la belle et audacieuse Alexia, princesse d’Okrannel, entourée de héros inattendus : Résolu, un Vorquelfe exilé décidé à se venger, Kerrigan Reese, un mage doté d’un pouvoir incertain, et enfin, le jeune Will, voleur orphelin des bas-fonds qui pourrait réaliser une ancienne prophétie… ou en être la victime innocente.
Face à elle se dresse la belle et audacieuse Alexia, princesse d’Okrannel, entourée de héros inattendus : Résolu, un Vorquelfe exilé décidé à se venger, Kerrigan Reese, un mage doté d’un pouvoir incertain, et enfin, le jeune Will, voleur orphelin des bas-fonds qui pourrait réaliser une ancienne prophétie… ou en être la victime innocente.
Leur seul atout : un
fragment vital de la Couronne du Dragon et… tout leur courage !
Mais est-ce assez pour freiner la terrifiante horde surgie des
ténèbres ?
Chronique :
Dans ce second tome, nous
retrouvons tous nos héros là où nous les avions laissé. Le
traître en leur sein a été arrêté et doit être jugé, puis
condamné. Je m'attendais donc à un démarrage sur les chapeaux de
roues, avec beaucoup de tension et de suspens. Et là, il faut bien
l'admettre, ça a été la douche froide. Sur cent cinquante pages,
l'auteur s'étale sur le plan – très attendu par le lecteur –
qui sauvera le traître, tout en rappelant les événements du
premier tome. Le rythme est lent, il n'y a aucun suspens et le
résultat est si évident que l'on attend simplement, blasés, qu'il
survienne, afin de pouvoir passer à la suite. Mais là aussi, il y a
une certaine déception : car ce second opus ne fait que
préparer le terrain pour le troisième. L'ingrédient principal est
donc la guerre, qui prend forme avec plusieurs batailles menées par
des personnages différents. J'avoue ne pas être friande de ces
récits parfois trop détaillés pour leur donner le dynamisme et la
tension indispensables à un bon rendu de combats qui n'épargnent
pas les uns et les autres. Au final, cela donne quelque chose
d'ennuyeux, avec seulement de rares passages qui parfois nous
éveillent et nous donnent envie de lire.
Ne comptez surtout pas
sur une fin surprenante. Personnellement, je l'attendais avec une
certaine appréhension espérant que, peut-être, l'auteur ne
céderait pas à cette facilité et ce classicisme dont il fait
preuve depuis le départ. Eh bien si, il l'a fait... dommage !
Inutile de préciser que l'on sait déjà parfaitement ce que cela va
donner dans le tome trois.
Côté personnages, nous
retrouvons tous nos héros et nous les découvrons un peu plus en
profondeur (du moins certains) grâce à des aventures dont ils sont
les principaux protagonistes. Ce sont les passages que j'ai préféré,
avec un petit bémol pour Kerrigan : l'auteur décrit de manière
très précise la conception de sortilèges, le fonctionnement de la
magie et, par moments, cela brise le rythme et semble un peu long
(surtout si l'on cherche à comprendre toutes ses explications).
Je pense que l'objectif
principal de ce tome est là : développer les personnages pour
que le lecteur s'y attache vraiment avant le dénouement de la
trilogie. C'est assez réussi, même si le début, en la matière,
apparaît décevant alors qu'il permettait des scènes plus
oppressantes.
Dans ce second tome, nous
découvrons un nouveau personnage : Isaura, la fille de
Chytrine, l'impératrice en mal de conquêtes. Cela lui donne une
touche de douceur et permet à l'auteur d'introduire chez elle un
comportement ambiguë. Car, à travers ses discussions avec Isaura,
le lecteur découvre la raison pour laquelle elle souhaite envahir le
Sud. Alors, mensonge ou réalité ?
Il y a aussi, vers la fin
du tome, l'introduction des Dragons en tant que peuple. Ils sont très
partagés sur la situation et cherchent un moyen de déterminer s'ils
doivent ou non prendre parti. Et là aussi, le lecteur découvre une
nouvelle facette de Chytrine, avec cette même question :
ment-elle ou est-elle mentalement dérangée ? J'aimerais
beaucoup que l'auteur choisisse la seconde solution, ce qui rendrait,
à mon sens, le personnage – et l'histoire – beaucoup plus
intéressants. Mais l'œuvre étant plutôt à la Fantasy classique,
je ne pense pas que ce sera le cas.
Mon plus gros problème
avec ce livre est venu du style. Je connais bien Stackpole, grâce à
sa série des X-Wings (Star Wars), et je me suis arrêtée à un
tiers de ma lecture avec cette effrayante constatation : je ne
reconnaissais pas sa patte. Mais alors, pas du tout ! J'ai donc
entamé des recherches sur le net, en commençant par les chroniques
de la version anglaise, et plusieurs s'accordaient à dire que « si
vous avez aimé sa série Star Wars, La guerre de la couronne est
faite pour vous ! ». Déjà, le tome 1 m'avait laissé une
impression mitigée à ce niveau mais là, c'était beaucoup plus
flagrant. J'en suis donc venue à la conclusion que la traduction
pouvait en être la cause. Bingo ! Je ne suis pas une pro en
anglais, loin de là, et j'ai pourtant relevé deux gros problèmes :
1- L'ajout d'auxiliaires
là où l'auteur n'en avait pas mis
2- Des traductions
parfois maladroites
Exemples :
Version originale :
"Since
swearing allegiance to the empress, he had been shown great magicks
and given great power".
Traduction : "Depuis
qu'il avait juré fidélité à l'impératrice, on lui avait appris
de nombreux sortilèges et il avait reçu bien plus de pouvoir".
Là, le dernier
auxiliaire avoir est clairement de trop. Cela fait, en une phrase
courte, trois fois « avait ». Je n'ai pas trouvé
d'exemple plus flagrant mais, lorsque je vois la quantité
hallucinante de « était » et de « avait »
contenus dans le roman, je me doute qu'ils sont nombreux.
Version originale :
"In
that storehouse they replenished their supplies and drew winter
clothing".
Traduction : "Ses
hommes et lui avaient rechargé leurs munitions et s'étaient emparés
de vêtements d'hiver".
Ici,
j'estime qu'il s'agit plus d'une maladresse que d'une erreur.
« Rechargé leurs munitions ? » Pas très heureux
comme expression... Moi, je lis « reconstitué leurs
réserves ». Ce qui semble mieux correspondre, étant donné
qu'ils prennent aussi de la nourriture.
Voilà,
en quelques lignes, ce qui m'a dérangée. Le pire, c'est que
certains chapitres sont bons, un peu comme si la traductrice n'était
pas toujours la même... très perturbant et agaçant, parfois. Sans
compter les coquilles qui, au même titre que le tome 1, sont
nombreuses.
Ah,
il faut conclure maintenant ! Eh bien je dirai que si vous aimez
la Fantasy classique et que vous ne connaissez pas Stackpole, vous
pouvez vous lancer dans la version française (attention de ne pas
vous faire une fausse idée de son style, toutefois) ; quant aux
fans de Stackpole, je leur conseille d'aller voir du côté de la
version originale, pour ceux qui lisent l'anglais, bien entendu. Vous
profiterez bien mieux de l'histoire, croyez-moi ! Quant au tome
trois, j'espère une petite surprise à un moment ou un autre,
histoire de sortir des sentiers battus !
La
furie des dragons, La guerre de la couronne, tome 2
Michael
A. Stackpole
Éditions
Milady
564
pages
25
euros
La chronique du tome 1 : Forteresse Draconis 0 commentaires |