Cherbourg, Charles Daubas

Auteur : Lauryn Libellés :

 

Résumé :

« Depuis la mer, on dirait tout juste une ville. Un rivage étendu de maisons blanches qui écarte les bras pour tenter d’attraper ce qu’il peut de l’océan. Le corps atrophié, à peine ancré à la terre, Cherbourg convoite l’horizon et la mer de ses deux membres immenses, deux digues de pierre élancées au milieu des flots. »

Rade de Cherbourg, été 2012. Une étrange explosion emporte une partie de la digue. Elle pourrait être liée à la démolition du quartier des Provinces, peu de temps auparavant. Les chantiers de l’Arsenal, où l’on démantèle un sous-marin nucléaire, sont également mis en cause et l’affaire est vite classée « secret défense ». Jusqu’à ce qu’un adolescent prétende qu’un de ses camarades a disparu dans l’explosion.

Chronique :

Étant cherbourgeoise, j'ai été naturellement attirée vers ce livre, d'autant que l'histoire semblait avoir un petit côté fantastique intéressant. En effet, après la destruction d'un bloc d'immeubles du quartier des Provinces (et non du quartier entier, comme le laisse penser le résumé), les débris sont retrouvés dans la rade, flottant au gré des flots. Puis, plus tard, une étrange explosion emporte une partie de la digue de Querqueville. L'inspectrice Frédérique Pierre est chargée de l'enquête, jusqu'à ce qu'elle soit classée "Secret Défense".

J'avoue avoir un ressenti très mitigé sur ce livre. Si j'ai adoré la première partie du roman avec son côté fantastique et mystérieux, j'ai détesté la suite, où il apparaît que toute l'histoire repose sur un délire psychologique sans queue ni tête. Ma déception a donc été à la hauteur de la brutalité de changement de cap de l'ouvrage, et je me suis demandée ce que l'auteur voulait faire, au final. Je n'ai pas compris la démarche.

Ajoutons à cela que je n'ai pas du tout reconnu l'ambiance de Cherbourg (qui se limite à la description de la rade), et que le côté anti-nucléaire très marqué m'a agacée, vous comprendrez à quel point ce roman fut une déception. Là aussi, la différence entre la première et la seconde partie est flagrante. Au début, l'auteur se concentre sur le côté mystérieux, laisse planer le doute sur l'intervention de forces inconnues et, brusquement, nous voilà avec un discours anti-nucléaire primaire, avec du tritium qui traîne absolument partout et une association pourtant indépendante qui cache ses résultats au public parce que, vous comprenez, à Cherbourg, on ne parle pas de ces choses-là... Pareil pour l'Arsenal, clairement accusé d'empoisonner ses salariés et d'étouffer leurs pratiques en faisant pression sur ces derniers. Du grand n'importe quoi, d'autant plus qu'à la fin, il n'y a bien sûr aucune explication sur le mystère du départ.

Côté personnages, j'ai beaucoup aimé les secondaires mais l'inspectrice m'a franchement agacée et encore davantage lorsqu'elle se lance dans un délire où le tritium a tout contaminé, y compris ses embryons, congelés à l'hôpital. Son comportement, de manière générale, m'a juste donné envie de lui filer des baffes et ce n'est pas une réaction agréable vis-à-vis du personnage principal d'une histoire.

Bref, ce roman ne rend certainement pas honneur à la ville de Cherbourg et l'histoire, si elle démarre très bien, s'enlise dans un délire psychologique qui ne m'a pas du tout accrochée. D'un point de vue plus pratique, un livre si petit à 18 euros, je trouve ça très excessif, surtout avec une couverture blanche (ce n'est pas l'illustrateur qui leur a coûté cher !).

Cherbourg, Charles Daubas
Éditions Gallimard
178 pages
18 €
 
 




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