1275 âmes, Jim Thompson
Auteur : Lauryn Libellés : Policier
Résumé :
« Je m'appelle Nick Corey. Je suis le shérif d'un patelin habité par des soûlauds, des fornicateurs, des incestueux, des feignasses, et des salopiaux de tout acabit. Mon épouse me hait, ma maîtresse m'épuise et la seule femme que j'aime me snobe. Enfin, j'ai une vague idée que tous les coups de pied qui se distribuent dans ce bas monde, c'est mon postérieur qui les reçoit. Eh bien, les gars, ça va cesser. Je ne sais pas comment, mais cet enfer va cesser. »
Chronique :
J'avais découvert Jim Thompson grâce à son adaptation de la série TV, "L'homme de fer". J'avais adoré son style, très noir, et je devais lire d'autres de ses ouvrages. Ma PAL étant conséquente, j'ai tardé avant de me décider et c'est sur le conseil de ma moitié que j'ai attaqué "1275 âmes".
Ce roman est très différent de ceux qu'écrivait habituellement l'auteur. En effet, dans ce roman, le personnage principal raconte son histoire dans un langage parlé qui sent bon la campagne américaine profonde. Il s'agit d'un shérif au caractère insupportable, à la morale plus que douteuse, et qui met un point d'honneur à ne surtout pas faire son travail. Mais les élections approchent et Nick Corey sent qu'il va devoir se bouger pour être réélu - sinon, il deviendra chômeur - et il aimerait, par la même occasion, régler ses problèmes conjugaux. Un programme chargé qui ne va pas aller sans la découverte de quelques cadavres...
L'histoire est vraiment géniale, avec un ton qui lui correspond parfaitement et un shérif que l'on aimerait volontiers corriger à coups de pelle, tout en lui concédant quelques circonstances atténuantes. Car les personnages secondaires qui lui polluent la vie ne sont pas très sympathiques, eux non plus, au point que l'on se demande si Pottsville ne serait pas une espèce de nid de crotales. Le seul point noir, c'est la fin. Je ne m'attendais pas à ce choix de la part de l'auteur, et j'avoue ne pas avoir apprécié cette conclusion qui ne correspond pas, à mon avis, au caractère du personnage.
Le style de Jim Thompson est une valeur sûre de ses ouvrages, même quand, comme ici, il adopte un ton particulier. C'est incisif, dynamique et agréablement noir. Je trouve que ses romans vieillissent très bien, contrairement à certains auteurs de cette période. Petite bizarrerie : le titre original est "Pop. 1280". Si certains considèrent que le titre français prend en compte le nombre de morts, ils font une erreur de calcul, et ça ne correspond pas.
1275 âmes, Jim Thompson
Éditions Gallimard
249 pages