Animale, Victor Dixen
Auteur : Lauryn Libellés : Fantastique jeunesse
Résumé :
Et si le conte le plus innocent
dissimulait l'histoire d'amour la plus terrifiante ?
1832. Blonde, dix-sept ans, orpheline, vit depuis toujours dans un couvent, entourée de mystères. Pourquoi les soeurs l'obligent-elles à couvrir ses cheveux d'or et à cacher sa beauté troublante derrière des lunettes noires ? Qui sont ses parents et que leur est-il arrivé ? Quelle est la cause de ses évanouissements fréquents ?
Blonde est différente et rêve de se mettre en quête de vérité. Alors qu'elle s'enfuit du couvent pour remonter le fil du passé, elle se découvre un côté obscure, une part animale : il y a au coeur de son histoire un terrible secret.
1832. Blonde, dix-sept ans, orpheline, vit depuis toujours dans un couvent, entourée de mystères. Pourquoi les soeurs l'obligent-elles à couvrir ses cheveux d'or et à cacher sa beauté troublante derrière des lunettes noires ? Qui sont ses parents et que leur est-il arrivé ? Quelle est la cause de ses évanouissements fréquents ?
Blonde est différente et rêve de se mettre en quête de vérité. Alors qu'elle s'enfuit du couvent pour remonter le fil du passé, elle se découvre un côté obscure, une part animale : il y a au coeur de son histoire un terrible secret.
Chronique :
Victor Dixen nous livre ici sa vision
du conte de Boucle d'Or et les trois ours. Le décor qu'il a
planté dans son prélude intitulé Tambours dans la nuit,
sombre et violent, contraste un peu avec le roman, très différent,
même si l'on retrouve une certaine noirceur dans le récit.
Blonde, jeune fille promise à une vie
de recluse au couvent, reçoit un jour la visite d'un homme
mystérieux qui, par l'intermédiaire d'un vieux dossier de police,
va lui faire découvrir une partie de son passé. Dès lors, elle
n'aura de cesse d'en apprendre davantage, quitte à risquer sa vie et
son amour pour Gaspard, un tailleur de pierres.
Le début du roman distille à
merveille le décor et l'ambiance austères du couvent, la vie
routinière et encombrée de règles des couventines, sans oublier,
bien sûr, l'existence terne de Blonde. Rejetée par tous, elle tente
de trouver sa place dans un monde qui ne semble pas fait pour elle.
La découverte de ce fameux dossier de police va tout chambouler et
réveiller en elle l'espoir fou d'une nouvelle vie. Sa vie va se
métamorphoser, c'est certain, mais pas comme elle l'aurait souhaité.
Une fois passé ce début prometteur,
l'histoire a malheureusement tendance à trop traîner en longueur
avec, paradoxalement, des manques par moments. Certains personnages,
comme le policier par exemple, paraissent sous-exploités alors
qu'ils ont un rôle indéniable dans la tragédie qui se joue autour
de Blonde. Du coup, on aurait apprécié d'en savoir plus,
d'approfondir un pan du récit qui nous échappe un peu. Durant
quelques chapitres, on a l'impression de tourner en rond avant
d'attaquer ceux qui constituent le final et qui regroupent le plus
gros de l'action.
La fin du roman est ce qui m'a le plus
déçue. Elle est d'une facilité déconcertante par rapport aux
informations que l'on possède, à l'évolution du mal qui touche
Blonde. Je vais spoiler un peu mais, si ses ancêtres ont eu autant
de peine à contenir leur malédiction, il est difficilement
concevable que la jeune fille puisse y parvenir en quelques instants
(instants vraiment très courts). Cela colle bien sûr à la
perfection avec l'histoire d'amour qu'elle vit avec Gaspard, mais
tout de même... cela manque de logique, au fond, et aurait peut-être
permis de compléter l'histoire de manière plus riche en s'attardant
sur cette fameuse malédiction qui, après tout, est la source même
de l'intrigue.
Le personnage de Blonde, omniprésent
donc, en devient presque étouffant. Il occulte les autres, parfois
trop, ce qui donne à l'ensemble un manque d'équilibre. Pourtant,
sur certains personnages secondaires, comme Madame Lune, l'auteur ne
s'est pas raté, lui donnant en peu de scènes une profondeur
exceptionnelle. Pour d'autres, la mayonnaise ne prend pas et c'est
vraiment dommage.
L'écriture soignée et le style riche
de l'auteur correspondent parfaitement à un récit se situant au
XIXème siècle même si, de ce fait, il s'éloigne un peu de
l'estampille jeunesse. Pour autant, il est agréable, vif et donne
aux descriptions de paysages et de lieux une consistance presque
palpable. Un vrai plaisir. J'ai tout de même regretté les
changements de narration au cours du roman : on débute d'un
point de vue extérieur, on change pour celui de Blonde, puis l'on
revient sur un extérieur. Cela casse le récit plus qu'autre chose,
même si c'est assez bien amené.
Bref, voici un roman qui m'a bien
embêtée : emballée par le début, perdue ensuite dans des
détours inutiles et des ralentissements, j'ai buté sur une fin trop
facile et pas assez sombre pour coller au prélude qui augurait d'un
récit autrement plus noir et plus axé sur le mystère de cette
fameuse malédiction.
Animale, Victor Dixen
Gallimard Jeunesse
437 pages
17,90 euros
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